lunes, 21 de marzo de 2011

Paisaje de Baudelaire para Soren

Paysage
Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.
II est doux, à travers les brumes, de voir naître
L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes;
Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.
L'Emeute, tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre;
Car je serai plongé dans cette volupté
D'évoquer le Printemps avec ma volonté,
De tirer un soleil de mon coeur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.
Charles Baudelaire, Las flores del mal
(poema 86 de los cuadros parisinos)
Este es el poema que he elegido para leer en el Museo Ramón Gaya de Murcia, en el día internacional de la poesía, dedicado al escritor de Albudeite, Soren Peñalver. Lo guardo en la Wunderkammer en su idioma original.

4 comentarios:

sushi de anguila dijo...

Qué grandes sois los tres...

Wunderkammer dijo...

C'est toi le plus grand!

Román dijo...

Que bello el ritmo de Baudelaire en esos metros tan franceses de trece sílabas. Me trae a la memoria otro verso del mismo libro que no recordaba desde mi lejana adolescencia...

Bienheureuse la cloche au gossier vigoureux
Qui malgrait sa viellese, alerte et bien portante...

Los franceses, junto a los alemanes y austríacos a que he dedicado mi último post son una fuente inagotable de deleite espiritual.
¡Buena, elección. Un bello poema!

Wunderkammer dijo...

A Baudelaire lo he estudiado más por sus escritos sobre arte. Chapeau por sus Flores del Mal!